dimanche 31 juillet 2011

Edge of darkness (La frontière des ténèbres) - Martin Campbell

Un film super-original (heum) du réalisateur des derniers films de Zorro, de deux James Bond et de Green Lantern. Sérieusement, Campbell a repris la série de BBC Edge of Darkness, qui raconte exactement la même histoire, celle-là même dont il était le réalisateur. Les américains sont très écolos, ils récupèrent tout ce qu'ils peuvent...

L'intrigue est la suivante : le personnage principal (Mel Gibson) poursuit les hommes responsables de l'assassinat de sa fille. Cela le mène au milieu d'un complot gouvernemental impliquant un sénateur ("quoi ! j'y crois pas !" que je vous entends hurler avec étonnement). Gibson joue un personnage troublé et émotif (comme beaucoup trop de ses rôles) et il montre aux spectateurs qu'on peut obtenir la justice par la violence.

6/10 (Il aurait mérité un 7 si ça n'avait été de cette morale américaine douteuse.)

Fiche IMDb du film.

samedi 30 juillet 2011

The Tourist (Le touriste) - Florian Henckel von Donnersmack

Pour un deuxième long-métrage doublé d'un deuxième scénario, je lève presque mon chapeau au réalisateur-scénariste au nom imprononçable. Bon rythme et bonne direction artistique.

Cela dit, le scénario est trop hollywoodien quoiqu'utilisé en palimpeste sur Venise. Inutile de tenter de nous berner, ça reste un "film américain". Une poursuite avec des coups de feu et des cascades, même en bateau, ça reste une poursuite. Il y a peut-être seulement un petit élément théoriquement original, mais c'est en considérant que c'est un film hollywoodien.

Johnny Depp est toujours excellent (comme chaque fois qu'il joue un gars commun qui ne se sent pas à sa place, c'est pas mal son seul casting depuis Dead Man) et Angelina Jolie, bien que bonne, m'a déconcentré avec ses lèvres bizarrement pulpeuses (collagène ? depuis ses premiers films ? alors que le collagène était méconnu ici ?).

Le film vaut une location.

7/10

Fiche IMDb du film.

vendredi 29 juillet 2011

Red (R.E.D.) - Robert Schwentke

D'anciens agents de la C.I.A. sont soudainement classés RED (Retraités extrêmement dangereux) et il faut maintenant les éliminer. Mais on les sous-estime, bien évidemment, alors ils prennent les devant et partent à la recherche du salaud qui veut leur mort.

On nous a sorti une ribambelle d'acteurs assez incroyables (Bruce Willis, Morgan Freeman, John Malkovich et Helen Mirren - je m'ennuyais d'elle) qui, à eux seuls, valent la peine de voir un film. Alors imaginez-les réunis ensemble ! Sérieusement, bien que certains personnages soient typés (particulièrement ceux de Willis et Malkovich), le jeu des acteurs est impressionnant. Même chose chez les jeunes; Mary-Lousie Parker m'a intrigué. Je ne la connaissais pas (je n'écoute pas Weeds) et je l'ai trouvé très amusante.

Schwentke n'a pas une réalisation très marqué. Il en est encore à un stade où il accepte les contrats qu'on lui file (Time Traveler's Wife, Flight Plan) sans y laisser sa marque, mais j'espère qu'il a trouvé son ton dans RED parce que la réalisation est d'une qualité supérieure aux sus-nommés. Le montage de Thom Noble, qui nous ramène au rythme moqueur employé dans Mask of Zorro, augmente de beaucoup mon appréciation du film.

Je n'ai pas lu le roman graphique duquel est tiré ce film, mais je le commande dans les prochains jours, c'est certain. Le scénario emprunté a sûrement aidé à la qualité du film. Warren Ellis est un scénariste de bédé qui n'a rien a envier à personne. Ses textes sont mordants et on lui doit une partie de l'humour suffisant d'Iron Man.

Ce film vaut vraiment la peine d'être vu. Cela dit, il ne mérite pas forcément d'être acheté. Une location suffit. Laissons du temps à Schwentke ainsi qu'aux scénaristes (les Hoeber qui nous ont donné Whiteout et, malheureusement, Battleship) pour perfectionner leur style.

7/10

Fiche IMDb du film.

mardi 26 juillet 2011

The Company Men (Des hommes d'affaires) - John Wells

Des Américains bien nantis perdent l'emploi qu'ils avaient dans une compagnie coté en bourse qui bat de l'aile.

Ben Affleck joue avec la même énergie qu'à l'habitude alors que Tommy Lee Jones et Chris Cooper nous livrent des interprétations bien senties dignes de leur école.

Vous vous demandez si ça vaut la peine ? Quant à moi, je vous recommanderais de regarder Jersey Girl si vous voulez voir Ben Affleck qui perd son travail de plein et qui est soudain tout affligé et qui réalise que les vraies valeurs dans la vie ce ne sont pas l'argent et le travail mais bien la famille et les choses du peuple...

7/10

Fiche IMDB du film.

Limitless (Sans limites) - Neil Burger

Bon, on était dû pour une petite critique de film, non ?

Vous connaissez peut-être Neil Burger sans le savoir. Neil, pour les intimes, c'est le scénariste et réalisateur derrière The Illusionist et The Lucky Ones. Neil Burger a le coup d'oeil. Il sait comment accrocher le spectateur, même le plus averti. Cela dit, on ne peut pas toujours être à notre meilleur.

Limitless, c'est l'histoire d'Eddie, un auteur de science-fiction en devenir qu'on peut confondre avec un sans abri. Il est un peu lâche, négligé et distrait. Notre entrée dans sa vie coïncide avec la rupture de son couple (elle le laisse après lui avoir donné plusieurs chances) et la rencontre Vernon, le frère d'une ancienne copine. Ce frère est très heureux de le revoir et Eddie accepte même de prendre une bière à la mémoire du bon temps. C'est là que tout bascule. Vernon offre un pilule à Eddie qui, supposément, lui permet d'exploiter 100% de son cerveau. Il l'accepte en se disant qu'il ne la prendra sûrement pas. Les deux hommes se quittent là-dessus.

Plus tard, par dépit, Eddie prend la pilule et voit s'ouvrir devant lui les portes de l'infini. Ses capacités intellectuelles, son sens de l'observation et sa mémoire fusionnent en une entité suprême. Il devient un surhomme. La page blanche, dans un premier temps, perd son combat alors qu'il écrit un roman en quatre jours. Puis, c'est la bourse qui l'intéresse. Et, enfin, les gros titres. Mais la pilule crée une dépendance et Eddie n'est pas le seul à vouloir l'utiliser. Un homme mystérieux le poursuit. Les pertes de mémoire et les sauts dans le temps l'assaillent sans avertir. Ironiquement, alors qu'il croit devenir le meilleur de lui-même, il n'est plus que l'ombre de celui qu'il était.

Bonne idée de départ. Ceux qui me connaissent savent que de tels scénarios m'intéressent souvent. Les effets spéciaux sont réussis et bien intégrés. La trame sonore est énergique et colle parfaitement au film. Bradley Cooper (Eddie), qu'on a vu souvent dans des comédies comme Hangover, A-Team et Yes Man, est très convaincant.

Les autres acteurs sont bons, mais rien pour une nomination aux Oscars (exception faite de Robert De Niro, qui est toujours excellent, mais qui a un rôle de second ordre dans le film). Même chose pour le scénario. Si l'idée de départ était bonne, elle n'a pas tenu le coup durant tout le film. Limitless a été présenté comme un action-thriller film. C'est effectivement ce que c'est. On se demande continuellement comment le personnage réussira à se sortir des problème dans lesquels il se fourre et on assiste à sa fulgurante réussite (due à la pilule, pas à ses propres efforts). Et je vous épargne la fin, américaine comme seul un film américain peut en faire. Disons simplement que la morale du film, c'est que ce n'est pas mal de prendre un peu de drogue, si c'est ce qu'il te faut pour montrer ce dont tu es capable. Il suffit que personne ne le sache.

Bref, Limitless n'est pas ce que Neil Burger a fait de mieux. Le film vaut la peine d'être vu, mais pas d'être acheté selon moi. Procurez-vous plutôt The Illusionist.

7/10

Fiche IMDB du film.

Black Swan (Cygne noir) - Darren Aronovsky

Depuis Pi, je suis le travail de Darren Aronofsky comme un fan fini. Inutile de dire que ce commentaire sur son dernier film sera positif. Qui est Darren Aronofsky ? vous demandez-vous. Eh bien, c'est le réalisateur de Pi, Requiem for a Dream, The Fountain et The Wrestler.

Déjà, l'affiche en jette. Elle annonce à elle seule la psychologie malsaine du personnage principal. Suivez le lien de l'image et observez bien, plusieurs éléments de compositions vous mettront la puce à l'oreille.

Black Swan raconte l'histoire de Nina (merveilleusement interprétée par Natalie Portman), une soliste de ballet perfectionniste élevée dans un univers infantilisant. L'univers de Nina bascule lorsqu'elle est nommée première soliste pour le ballet Le lac des cygnes. Le metteur scène (le brillant Vincent Cassel), inspiré et fou, veut que la soliste qui interprète la reine des cygnes soit la même qui joue le cygne noir. Cette nomination coïncide avec l'arrivée d'une nouvelle danseuse (Mila Kunis) que Nina perçoit comme une adversaire potentielle. Le problème de Nina, c'est qu'elle est parfaite en reine des cygnes, mais qu'elle n'a pas la folie du cygne noir. L'autre problème, c'est que Mila, elle, sait se laisser aller. Mais Nina est prête à tout. Elle mettra tout en oeuvre pour réussir à être parfaite dans les deux rôles même si cela implique de mettre en jeu sa santé mentale.

Ce film est excellent. Natalie Portman, qui a l'habitude des rôles de gentilles filles, vous arrache les tripes avec son interprétation de petite fille parfaite qui explose en cherchant à s'ouvrir. Le résalisateur y est allé d'une réalisation à l'image de la psychologie des personnages : beaucoup de gros plans serrés s'opposent à autant de plans moyens.

Le film est tourné en 16mm et en numérique. Souvent, le grain est très présent - et délectable - et nous pousse dans une intimité inconfortable - et tellement agréable - semblable à celle qu'Aronofsky allait chercher dans The Wrestler. Là où ça passe moins bien, c'est dans le rendu des effets spéciaux... Forcément, ils décalent. L'ajustement fait sur les effets afin qu'ils se fondent à la pellicule est efficace, mais ça ne fonctionne pas toujours.

Cela pardonné (ils ont eu droit à un budget de 13M$, ce qui est loin d'être beaucoup aux États-Unis), la réalisation, dont je viens de parler, et la scénarisation, dont je vais parler, rattrape ce léger détail à 100%. Petit détail intéressant qui décuple la qualité du film : le scénario est construit en continuelle analogie avec l'histoire du Lac des cygnes. Si vous n'êtes pas commun à l'histoire, voici un lien qui vous en apprendra suffisamment et qui vous fera réaliser que Darren Aronofsky est un dieu.

Je vous en parlerais davantage, mais je brûlerais quelques surprises, alors, si vous y tenez, nous en parlerons en personne.

10/10

Fiche IMDB du film.

Gake no ue no Ponyo (Ponyo sur la falaise) - Hayao Miyazaki

Excellent film. Le scénario, loin d’être un calque du conte de "La Petite Sirène", s’inspire très librement d’Andersen, mais les références y sont plus frapantes, cela dit, que celles de Castle in the Sky, qui reprenait seulement en partie l’histoire de Laputa, la cité volante décrite par Jonathan Swift dans Les voyages de Gulliver.

Ponyo, c’est un poisson rouge, l’aînée de sa famille, qui est intriguée par le monde extérieur. Un jour où elle visite la surface, elle est prise au piège dans un pot en verre dont un jeune garçon de 5 ans (Sosuke) réussit à la libérer. Le poisson rouge tombe en amour avec Sosuke et ce dernier s’attache très rapidement à celle qu’il nommera « Ponyo » (qui est l’équivalent phonétique, selon Miyazaki, du bruit que fait quelque chose de doux, moelleux et visqueux quand on le serre).
Après l’avoir perdu de vue, la jeune Ponyo retourne trouver Sosuke sous une forme humaine et développe avec lui un amour naïf et candide comme seuls les enfants (et les personnages de Miyazaki) peuvent le vivre.
Comme souvent, le réalisateur pose un questionnement environnemental. Cette fois, il est certainement moins prononcé que dans Princess Mononoke ou The Racoon War (réalisé par Takahata, mais scénarisé en partie par Miyazaki), car c’est surtout au début qu’on souligne les dégâts causés par l’homme sur l’écosystème.

Côté réalisation, rien à redire. Les Studios Ghibli prouvent une fois de plus que le 2D à l’ancienne n’est pas mort. Tout, jusqu’aux vagues (et il y en a beaucoup dans ce film !), a été animé à la main. Les habitués de l’animation reconnaîtront tout de suite la qualité irréprochable des animations et des arrière-plans, qui sont de réelles œuvres d’art.
Les puristes, qui sont parfois ennuyés par les similitudes visuelles entre les personnages des différents films de Miyazaki, seront très heureux de découvrir des personnages plus jeunes et approchés différemment. Attention, nous restons dans le style de l’auteur, alors certains comportements et certaines réflexions de Sosuke ne seront pas sans rappeler Ashitaka (Princess Mononoke) tout comme Ponyo rappelera Mei (la jeune sœur dans My neighbor Totoro).
Bref, un film a voir et à revoir. Moi-même, depuis que ma fille l’a découvert, je l’écoute pratiquement une fois par jour et je n’arrive pas à m’ennuyer. Au contraire, je me suis même mis à me faire des soupes avec des œufs et du jambon.

8/10

Fiche IMDB du film.

Mot de bienvenue

Ok. Faisons ça bref. Mon blogue personnel commençait à accumuler trop de choses d'intérêts différents. J'ai donc décidé de consacrer un blogue complet au cinéma parce que j'aime énormément le cinéma. Si c'était pas que ça finit par coûter cher, je mangerais pour vrai des dvds...

Donc, pour l'instant, il y a cinq libellés : encas, insatisfactions, commentaires, analyses et découvertes.

Encas désigne un film que j'ai vu que je souhaite commenter brièvement. Je pourrai pousser mon commentaire si la demande en est faite.

Insatisfactions met de l'avant mes déceptions et, parfois, mes frustrations cinématographiques.

Commentaires indique une critique complète (réalisation, scénarisation, jeu).

Analyses signifie que je veux approfondir un aspect particulier à l'intérieur d'un film (personnage récurent, apologie d'un concept éculé, etc.).

Découvertes présente des films que je considère incontournables pour la culture cinématographique d'un cinéphile.

Bon cinéma.

Et, surtout, n'ayez pas peur de commenter.

Carl