mardi 13 septembre 2011

The Trip - Michael Winterbottom

Steve Coogen, dans son propre rôle, est payé par The Observer pour faire un « trip » culinaire dans sa belle Angleterre. Il a tout planifié, sauf une chose : celle qu'il aime ne peut plus venir. Après avoir invité tous ceux qu'il connaît - en ordre d'appréciation -, il téléphone à Rob, un père de famille et artiste-imitateur-comédien, un « grand ami » de Steve.

Ces deux hommes sont très différents ; leurs goûts, leurs relations amoureuses, même leur imitation de Michael Caine est différente. Le « trip » est un beau prétexte cinématographique à la rencontre intime de ces deux hommes qui se disaient de « très bons amis » sans pour autant bien se connaître.

C'est un film idéal pour ceux qui aiment l'humour « anglais » et la cuisine gastronomique. On a aussi droit à plusieurs paysages « anglais » que le réalisateur a pris soin d'intégrer. Après tout, c'est un road trip. Peu de musique, des plans qui soutiennent les silences, des dialogues d'hommes qui cherchent à se rendre des politesses sans vouloir paraître faux... Savoureux.

7/10 : The Trip est comme une viande saignante. On apprécie ce genre de film avec le temps, même si, la première fois, ça paraît peu ragoûtant. Belle location.

Fiche IMDb du film.

Je vous mets la bande-annonce pour vous titiller.


vendredi 9 septembre 2011

Source Code (Code source) - Duncan Jones

Un matin, un terroriste fait sauter un train. Grâce à la physique quantique appliquée (sic), un département militaire secret tente d'arrêter ce terroriste qui menace de faire de nouvelles victimes. Pour cela, on projette un soldat dans le « code source », un mélange confus entre les mathématiques quantiques et l'idée que le cerveau garde une empreinte des huit minutes au moment de la mort du corps. À l'aide d'une explication douteuse, on plonge un militaire dans une simulation - qui n'en est pas une, semble-t-il croire - qui dure huit minutes à la fin desquelles le train saute. Fait intéressant : cinématographiquement parlant, aucune des séances ne dure huit minutes.

Scénario : C'est le premier long-métrage de Ben Ripley, alors je le félicite. Seul défaut : la confusion et la sensation d'incohérence tenace qui ne lâche le spectateur que très tard dans le film (et encore). Une connaissance minimale de la théorie quantique nous fait accepter la fin comme logique et moins quétaine. Malgré certaines faiblesses scénaristiques (par exemple, les gestes posées par les personnages sont parfois en contradiction avec leur psychologie), Ripley a fait preuve de talent et je crois bien qu'il nous étonnera dans les prochaines années.

Acteurs : Jake Gyllenhaal joue bien, mais n'impressionne pas. Frédérick De Grandpré aurait pu tenir le rôle. Deux actrices lui donnent la répliquent, Vera Farmiga (Orphan et Up in the Air) dans le monde réel et Michelle Monaghan (Gone Baby Gone et Due Date) dans le train quantique.
La première n'est pas sans rappeler Cate Blanchett par son maquillage et son jeu. Ça donne l'impression que le manque de budget a poussé la production à niveler vers le bas. Souhaitons que son jeu continue à s'améliorer, ce qui semble être le cas puisque je l'ai trouvé meilleure que dans Orphan.
La seconde actrice, Monaghan, avec cet air mignon qu'ont les actrices qui suivent les canons de Liv Tyler, est ordinaire. Son jeu est égal et elle n'est pas émouvante (même quand elle meure - ce n'est pas un punch, je vous ai dit que le train saute à toutes les « simulations »).

Réalisation : Duncan Jones n'avait qu'un film de réalisé quand il a travaillé sur Source Code. Pourtant, je n'ai rien trouvé de maladroit ou de gauche dans son travail. Il aime proposer des pistes aux spectateurs et le monteur Paul Hirsch (Empire Strikes Back, Ferris Bueller, Mission Impossible) donne un rythme très judicieux au film.

7/10 : Vaut certainement une location, peut-être même un achat en prévisionné.

Fiche IMDb du film.