lundi 8 août 2011

Starbuck - Ken Scott

C'est peut-être la proximité dans le temps, ou peut-être l'acteur principal, je ne saurais dire, mais je craignais un Funkytown 2. Heureusement, ce n'est pas le cas. Vraiment pas.

Synopsis : David est un ado de 42 ans. Quand il décide de se prendre en main pour regagner sa blonde, il apprend qu'il est le père biologique de 533 enfants. C'est que, jeune adulte, il a beaucoup donné... à une banque de sperme près de chez lui. Entre un ami avocat qui voit là le procès de sa carrière et une blonde enceinte, David dit mettre les bouchées double s'il veut atteindre son but.

Scénario : Super. Bien ficelé et bien solide. On retrouve le Ken Scott de La vie après l'amour et de La grande séduction. Un scénario qui évite la nébulosité du Guide de la petite vengeance et les rares faiblesses des Doigts croches. Peut-être est-ce la contribution de Martin Petit qui l'a poussé à travailler davantage les passages "à piège". Les dialogues sont bien écrits, mais certains acteurs ont parfois de la difficulté à se les mettre en bouche (!) et à rester naturel.

Acteurs : Je n'avais pas revu Patrick Huard et Julie LeBreton jouer ensemble depuis Cadavres. Même si cette dernière n'a pas un rôle énorme, on apprécie sa présence. Pour ce qui est de Patrick Huard, le terme "rôle principal" n'est pas utilisé en vain. Malgré un personnage qui se veut humble, il prend toute la place (ce qui est très volontaire, car le père lui-même le souligne durant la scène "conseiller-personnage principal"). De toute façon, ce n'est pas une mauvaise chose, car le jeu de Patrick Huard est excellent. Aucune lourdeur, simplement une candeur sincère et jamais mal placée qui me ferait dire "honnnnn" si j'étais une fille (ça arrive, non ?). Je veux aussi saluer le fils emo de David, qui aurait pu être utilisé dans la seconde partie du film, mais qu'on a mis de côté pour une raison qu'on ne peut que supposer.

Réalisation : Toute en douceur. Ken Scott développe doucement son style. À titre de seconde réalisation (Les doigts croches étant sa première expérience), ç'aurait été audacieux de sa part de vouloir trancher avec la tradition. Je peux cependant dire qu'on a évité tous les écueils d'un premier ou deuxième long-métrage - ce qui n'est pas le cas de tous les réalisateurs - pour livrer un produit de qualité dont la réalisation est transparente, à l'image de la sincérité du personnage principal. Ken Scott n'a pas tenté d'innover - grand bien lui fasse -, il a plutôt opté pour des plans modernes et un montage en conséquence. Félicitations à Yvann Tibaudeau pour l'excellent rythme du montage. Aucune longueur. Il ne ressort de ce film que sincérité et sensibilité.

En général : C'est un très belle histoire sur la paternité et la notion de famille. Ce qui est particulièrement intéressant, c'est que tout (réalisation, scénario, jeu d'acteur, montage, direction photo, etc.) va dans ce sens. Il en ressort une grande cohérence qui fait du bien en ces temps où Hollywood produit trop de films...

9/10 : Très bon film que je compte me procurer dès sa sortie.

Fiche IMDb du film.

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